mercredi 8 octobre 2014

3 octobre 2014 : rencontre conjointe du Réseau des Ecoles Publiques Alternatives du Québec. (REPAQ)

J’y ai co-animé un atelier sur la scolarisation des "élèves à défis particuliers » comme on dit au REPAQ. Il s’agissait de lancer, ou plutôt de relancer la réflexion sur ce sujet qui avait soulevé quelques années auparavant quelques appréhensions. Quelle surprise - et quel plaisir - de voir la moitié environ des 70 participants à cette rencontre choisir cet atelier ! Nous n’avons eu, dans l’heure qui nous était impartie, que le temps de faire un tour de table pour que chaque participant - enseignants, parents, direction d’école - puisse exprimer ce qui le motivait à se joindre à une telle réflexion. Et ce fut déjà très riche !
Voici les thèmes et les questions essentiels qui sont apparus:
Qu’est-ce que notre école fait pour ces élèves ? qu’est-ce qu’on pourrait faire de plus, de mieux ?
On veut beaucoup l’inclusion, mais qu’est-ce qu’on est capable de faire ?
Et puis, de quels élèves parle-t-on ? Quel sens donne-t-on à l’expression "élèves à défis particuliers » ? (à rapprocher de l’expression du MELS : élèves HDAA (Handicapés ou en Difficulté d'Apprentissage et d'Adaptation). Sont-ce les mêmes élèves ?)
Pour les parents des enfants à défis particuliers, c’est la question de l’admission qui demande à être travaillée afin qu’ils ne se limitent pas à la recherche d’une solution pour leur enfant « différent » mal accepté en école régulière, mais qu’ils entrent dans les principes de fonctionnement de l’école alternative.
Comment ne pas « perdre » ces élèves parfois moins autonomes au sein d’un fonctionnement qui privilégie l’autonomie.
Le caractère spécifique des écoles alternatives risque de se perdre si on y accueille une trop grande proportion d’élèves HDAA. D’autant que si l’école alternative est attractive pour ces élèves, on n’y a pas toujours l’offre de soutien nécessaire.
Comment introduire dans la pédagogie de l’école alternative des modèles d’intervention préconisés qui sont très « techniques" par exemple pour les élèves autistes ? Quels sont les autres pratiques pédagogiques inclusives possibles ?
Il faudrait « outiller », former les enseignants. Les enseignants des écoles alternatives ne sont pas formés en adaptation scolaire. Cela conduit à la question de la différenciation pédagogique.
Pourtant, une conviction s’exprime : les enseignants se perfectionnent dans leur pratique professionnelle avec ces élèves. En particulier lorsqu’ils sont attentifs aux forces, aux capacités, aux désirs de ces élèves, lorsqu’ils quittent la vision défectologique. De ce fait, une attention à ces élèves permet de développer une meilleure pratique pédagogique profitable à tous les élèves.